Saint-Barthélemy et Tracol: destruction de deux impressionnants nids de frelons

Samedi 13 novembre, la commune a fait procéder à la destruction de deux nids de frelons particulièrement menaçants. Le premier se trouvait au haut d'un frêne bordant la D533 à hauteur de la mairie-école de Saint-Barthélemy-Grozon. Le second était également perché sur un frêne, à 15 m de hauteur, sous le hameau de Tracol. Confirmation: les deux nids avaient été construits par des frelons asiatiques, alias vespa velutina nigrithorax, espèce "importée" involontairement d'Asie il y a une quinzaine d'années, qui fait désormais des ravages dans nos ruches, s'en prenant aux abeilles qu'ils dévorent goulûment.

Christophe MOINS, qui habite Saint-Sauveur-de-Montagut, à 30 km de Saint-Barthélemy-Grozon dans la vallée de l'Eyrieux, est un collègue. Comprenez qu'il est développeur de sites internet et d'applications web. Mais depuis quelques années, cet apiculteur amateur s'est lancé, et c'est bien compréhensible, dans la lutte contre les prédateurs des abeilles et notamment dans la destruction des nids de frelons et de guêpes. Il a monté sa société, Eyrieux - Frelons, l'un des 7 ou 8 spécialistes de la désinsectisation du département de l'Ardèche, travaillant tant pour les collectivités que pour les particuliers.

A 8h00 précises, ce samedi 13 novembre, ce jeune homme passionné et passionnant débouchait dans sa camionnette de la route des Hières pour intervenir, à la demande de Jean-Paul DECULTY, sur un nid d'une bonne soixantaine de centimètres de hauteur repéré au haut d'un frêne au bord de la D533, devant la mairie - école. En quelques minutes, il avait déployé une impressionnante perche téléscopique d'une quinzaine de mètres de haut, branché la bonbonne de poudre de perméthrine, mis la bonbonne sous pression à l'aide d'un mini-compresseur et rentré l'extrémité de la perche à l'intérieur du nid. Dès la vanne d'injection ouverte, une fumée blanche s'échappa des parois du nid et des frelons morts dégringolèrent de l'arbre.

M. MOINS fixa alors une lame de scie en bout de la perche et entama le laborieux sectionnement de la branche sur laquelle était accroché le nid. Pas facile de scier cette branche de 5 - 6 cm de diamètre à plus de 15 m de hauteur! Mais au bout de dix minutes, elle cassait et le nid entamait sa longue chute vers le sol, se brisant en de multiples morceaux qui, une fois à terre laissèrent apparaître l'extraordinaire architecture patiemment assemblée par les ouvrières, à base de cellulose et de salive de frelon ... Christophe MOINS nous décrivait alors les larves, les nymphes, les alvéoles contenant les cocons dans lesquels des frelons prêts à naître étaient encore abrités. Un véritable cours de sciences naturelles comment nous n'en avions pas eu depuis ... 60 ans!

Après une minutieuse collecte des fragments du nid (de manière à ne laisser aucune trace de phytosanitaires toxiques à proximité) et le démontage de la perche télescopique, nous nous dirigions vers Tracol et le second nid, encore plus gros que le premier, perché lui aussi au haut d'un frêne, à une centaire de mètres sous le chemin communal. Une fois Monsieur le Maire nanti de l'autorisation du propriétaire du terrain de détruire le nid, M. MOINS entamait la même procédure que devant l'école, sur un nid visblement bien plus actif que le premier et sans doute encore habité par la "fondatrice". Nous allions même avoir l'opportunité de voir la structure interne du nid et notamment la demi-douzaine de plateaux internes remplis d'alvéoles (voir la photo dans le diaporama ci-dessous).

Une opération indispensable pour le bien-être des forces pollinisatrices locales, menée avec tout le sérieux nécessaire par un professionnel expérimenté et enthousiaste. Un grand merci à Christophe MOINS et à Eyrieux - Frelons.

31 sciage de la branche

Sciage de la branche à Saint-Barthélemy

32 mise en position de la perche

Mise en place de la perche téléscopique à Tracol

Voyage au centre d'un nid de frelons

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